Chronique marine #6

Et nous avons finalement quitté Salluit... Après que le vent eu cessé, nous sommes retourné finir le déchargement et tout c'est déroulé sans encombre. Alors nous sommes partis vers la Baie d'Ungava, pour Kuujjuaq sur la rivière Koksoak. Il faut remonté la rivière sur une dizaine de milles marins pour trouver le premier ancrage, et la remonter encore une dizaine de mille, pour se rendre au village, l'un des plus gros du nord. Une île devant le village le protège des forts courants de marée que la rivière amène. Ici, le courant tourne à chaque marée, il n'existe au Canada qu'un seul endroit où les marées soient si fortes, la baie de Fundy. Il y a un ancrage beaucoup plus proche du village, mais notre tirant d'eau ne nous permet pas de nous y rendre.

À l'entrée de la rivière nous attend un petit canot à moteur remplit à craquer d'Inuit. Au début nous refusons qu'ils montent à bord jusqu'à ce que nous comprenions qu'à bord se trouve le pilote que nous avions réquisitionné. Nous descendons l'échelle de pilote, une simple échelle de corde dont certains barreaux sont plus larges, pour éviter qu'elle ne se torde et regardons tous ces gens montés à notre bord. Je me dois de mentionner la difficulté de grimper le long de ces échelles; elles sont instables, offrent aucune impression de sécurité et nous avions un franc-bord fort appréciable, ce qui faisait que l'échelle devait avoir un bon 15 pieds à ce moment.

Plusieurs hommes, dont un dans la soixantaine, ont escaladé cet échelle avec agilité, puis une vielle femme, suivit d'une très jeune femme. Elle portait le parqua traditionnel sur un jean, était d'une beauté à couper le souffle, si ce n'était d'une bosse dans son dos. Tous ces gens sont montés à la timonerie, le pilote pour nous aider à naviguer la rivière, et les autres, pour profiter d'une agréable promenade sur la rivière.

Elle est étonnante la connaissance du vieil Inuit de sa rivière. Malgré le fait qu'il ne connaisse rien à nos gros navires, et que la plupart du temps, il se promène sur la Koksoak dans un canot, il a piloté notre navire de main de maître. Si la forme des ordres à l'homme de roue laissait à désirer, leurs précisions ne faisaient aucun doute. Nous nous sommes rendus au premier ancrage sans le moindre problème. Notre seule surprise nous ai venu de la jeune femme: sa bosse c'est révélé être un bébé d'environ un mois ou deux. Tout le monde est resté bouche bée lorsqu'elle s'est mise à l'allaiter au milieu de la timonerie, assise sur la chaise du capitaine. Et moi, je ne pouvais que rire intérieurement...

Et ils sont partis comme ils sont venus, dans leur petit canot trop bondé.

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